Quand la sécurité maritime vire de bord - ENSTA Bretagne - École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Gouvernement & action publique Année : 2017

Quand la sécurité maritime vire de bord

Résumé

Until 2014, the French authorities had refused to outsource the use of armed force in war zones. However, in July of that year, a law was passed in order to allow private companies to participate in areas of naval conflict under the authority of a state agency (the National Council of Private security activities). This article demonstrates that this policy project was supported by the national union of ship owners, Armateurs de France, and the French Maritime Cluster : the principal beneficiaries of the law thus played the role of policy entrepreneurs. Their demands were placed on the political agenda in part thanks to the media coverage of hostages taking and a favorable political context, both of these elements creating a window of opportunity. Anticipating the reluctance of politicians to adopt legislation over this matter, ship owners adapted their discourses to justify the use of the private sector, by highlighting its “unavoidability” and by reaffirming the sovereign power of the state as the controller of a new market for maritime security. In this way, the outsourcing of French maritime protection has been driven by a hybrid model that combines both liberalism and protectionism.
Longtemps, les pouvoirs publics français ont refusé l’externalisation de l’usage de la force armée. En 2014, l’État a initié, par une loi, un marché de la sécurité armée dans le domaine maritime, sous l’autorité d’une agence (le Conseil national des activités privées de sécurité). Cet article montre que ce projet a été porté par le syndicat des armateurs (les bénéficiaires de la loi), Armateurs de France, et le Cluster maritime français, prenant le rôle d’entrepreneurs politiques (policy entrepreneur). Profitant de l’ouverture d’une fenêtre d’opportunité, du fait de prises d’otages médiatisées et d’un contexte politique favorable, les armateurs ont « codé » leur discours pour légitimer le recours au secteur privé. Entre la mise en avant de son caractère inéluctable et la réaffirmation du maintien de la prérogative régalienne de l’État à travers son action de contrôle, la mise en marché de la sécurité maritime a pris une forme hybride, à l’intersection du protectionnisme et du libéralisme.
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hal-04087200 , version 1 (03-05-2023)

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Violette Larrieu. Quand la sécurité maritime vire de bord. Gouvernement & action publique, 2017, VOL. 6 (4), pp.29-49. ⟨10.3917/gap.174.0029⟩. ⟨hal-04087200⟩
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