Les promesses de la Bretagne : Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : génération de l'apocalypse et mystique nationale (1901-1948) - Institut Brestois des Sciences de l’Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2014

Brittany's Promises : Mordrel, Delaporte, Lainé and Fouéré : generation of the apocalypse and national mystic (1901-1948)

Les promesses de la Bretagne : Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : génération de l'apocalypse et mystique nationale (1901-1948)

Résumé

In the aftermath of the First World War, a generation of young men sworn to combat - yet restricted from the eschatological mission destined to them - resolve to find meaning in their lives by fully devoting themselves to fight for Brittany. Somewhat haunted by the wasteful experience of war, they consider Brittany itself as having failed. In their opinion, this defeat justifies their fight : the Breton nationalism of the inter-war period is a continued war, and can be traced through the biographies of four young men.In their struggle, Mordrel, Delaporte, Lainé and Fouéré seek for allies from supposed similar backgrounds, looking first to Ireland, Wales, and Scotland. Nevertheless, this kind of pan-Celticism fails, so the Breton nationalists direct their energies towards Flanders, Corsica and Alsace - as well as Germany, a defeated country which clandestinely challenges European nationalities, in order to dispute the various 1919 Treaties.As a result of these foreign exchanges, the young Bretons invest themselves into various schools of thought which spread across Europe in the late 1920s and the early 1930s. Thus the creation of a Breton Literature believed to be innovative can indeed be considered as a local variation of German conservative revolutionary thinking. The Breton Autonomist Party is federalist and pro-Europe, such as other 'realist' groups which are forming in Paris. The directors of the Breton National party experiment in « spiritualism » and « personalism » as theorised by Parisian and European « relèves » (relief teams), and some of these directors are also inspired to adhere to Nordism by intellectuals inclose contact with the SS.With all this in mind, it appears that the activities carried out in the name of the « Breton struggle » during the inter-war period are in no way unique to Brittany. Rather, they are the local expression of movements of European thinking, as well as the projection of anxiety and personal issues of some considerably charismatic leaders. This results in an increase in the publication of reviews and actions - both complementary and opposing to the cause - as well big differences in the quality of interpersonal relationships, in particular about issues as crucial to Brittany as religion.In 1939, collusion with the German Conservative Revolution, various ideological experiments, personal decisions, and other diverse factors conduce the nationalist Breton leaders to engage in an alliance with the occupier. This alliance offers them signifìcantly fewer benefits than were hoped for, yet at the same time many Breton militants do not question their involvement and pledges made with the Germans, to varying degrees.If we only remember a few dramatic and sensational episodes of the Breton movement during the Second World War, it must be noted that these episodes are largely the execution of theories circulating long before, all over Europe, and adapted to the Breton cause by a small number of atypical people.
Au sortir de la Grande Guerre, de jeunes hommes d’une génération promise au combat mais privée de la mission eschatologique qui lui était dévolue, donnent un sens à leur vie en s’investissant dans la lutte pour la Bretagne. Hantés par l’expérience perdue de la guerre, ils conçoivent l’idée que la Bretagne elle-même a perdu la guerre. A leurs yeux, cette défaite justifie leur combat : le nationalisme breton de l’entre-deux-guerres est une guerre continuée, que les biographies croisées de quatre de ces jeunes hommes permettent de suivre, pas à pas.Dans leur lutte, Mordrel, Delaporte, Lainé et Fouéré cherchent des alliés, choisis en fonction d’une parenté de sort supposée. Ce sont d’abord les Irlandais, les Gallois, les Écossais. Mais l’interceltisme est un échec et les nationalistes bretons se tournent vers la Flandre, la Corse et l’Alsace, ainsi que vers l’Allemagne, pays vaincu qui anime clandestinement la contestation des nationalités européennes afin de remettre en cause les traités de 1919.Par ces échanges, les jeunes Bretons inscrivent leur action dans les divers courants de réflexion qui traversent l’Europe de la fin des années 1920 et du début des années 1930. Ainsi, l’expérience de la création d’une littérature bretonnante que l’on espère novatrice est une déclinaison locale de la Révolution conservatrice pensée en Allemagne ; le Parti Autonomiste Breton est fédéraliste et européiste, à l’instar des groupes « réalistes » qui s’expriment à Paris ; les cadres du Parti National Breton font l’expérience du « spiritualisme » et du « personnalisme » que théorisent les « relèves »parisiennes et européennes, certains adhèrent également au nordisme que leur inspirent des intellectuels proches de la SS.Dans cette optique, il apparaît clairement que le combat breton tel qu’il fut mené dans l’entre-deux-guerres n’a rien de spécifiquement breton : il est l’expression locale de mouvements de pensée européens, autant que la projection d’angoisses et de préoccupations personnelles de quelques meneurs plus ou moins charismatiques. Il en résulte une multiplication des revues ou actions aussi complémentaires que concurrentes, ainsi qu’une grande variation de la qualité des relations interpersonnelles, notamment au sujet de questions aussi cruciales en Bretagne que la religion.En 1939, les connivences avec les milieux de la Révolution Conservatrice allemande, les diverses expérimentations idéologiques, les choix personnels et diverses opportunités conduisent les meneurs nationalistes bretons à entretenir une alliance avec l’occupant dont ils obtiennent bien moins que ce qu’ils espèrent, sans toutefois que cela ne remette en cause les gages que nombre de militants bretons ne cessent d’offrir aux Allemands, à divers degrés. Mais si de l’histoire du mouvement breton, on ne retient volontiers que quelques épisodes spectaculaires et dramatiques de la Seconde Guerre mondiale, force est de constater que cette dernière ne fut pour lui qu’une mise en application d’idées énoncées bien avant partout en Europe, et adaptées à la Bretagne par quelques personnalités hors norme.
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Citer

Sébastien Carney. Les promesses de la Bretagne : Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : génération de l'apocalypse et mystique nationale (1901-1948). Histoire. Université de Bretagne occidentale - Brest, 2014. Français. ⟨NNT : 2014BRES0019⟩. ⟨tel-02378127⟩
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