Former pour le développement de compétences transversales
Résumé
Dans le contexte contemporain, les politiques éducatives incitent les établissements à former pour des compétences ; la demande est assez ouverte, ce qui peut susciter des inquiétudes et des résistances, mais le revers positif est que cette situation permet aux établissements de fournir une réponse en lien avec leurs caractéristiques (publics accueillis, dynamique interne…). Cette conférence défendra (1) que l’approche-programme ou approche curriculaire intégrée permet de se saisir de la demande pour élaborer une réponse adaptée au contexte d’exercice et au sens que donnent les acteurs à l’approche par compétences, réponse qui prend la forme du profil de sortie souhaité par l’équipe pédagogique pour l’étudiant ; (2) que cette réponse si elle est construite collectivement, contribue non seulement à la qualité et à la lisibilité des programmes, mais peut aussi être une source de développement professionnel pour les enseignants.
La définition de la compétence ne fait pas consensus, mais tout le monde s’accorde pour reconnaître sa dimension praxéologique : elle est intimement liée à l’activité qu’elle permet de générer. La compétence est aussi étroitement liée à la situation dans laquelle l’activité se déroule, d’une part, parce que tout type d’activité est propre à une famille de situations (où sont mobilisées et combinées des ‘ressources’ similaires pour répondre à des buts similaires), d’autre part, parce que les contingences de la situation permettent ou non que la compétence s’actualise. Cette conférence situera les compétences à deux niveaux : le programme (où se définit le profil de sortie souhaité) et le niveau pédagogique (où les compétences sont mobilisées et régulées) ; elle donnera les définitions de plusieurs notions connexes à l’approche par compétence : tâche prescrite / tâche redéfinie / activité réalisée ; situation et classe de situations.
Si l’on s’en tient aux compétences professionnelles, des interrogations apparaissent compte tenu de l’incertitude qui plane sur les métiers de demain, en revanche, les compétences ‘transversales’ font consensus en raison de leur caractère de généralité. Une compétence est transversale lorsqu’elle n’a pas d’ancrage disciplinaire ou professionnel : le risque est alors de détourner l’approche par compétences des situations où les contenus enseignés pourraient être mobilisés et régulés, et, in fine, de ne pas agir sur la construction des savoirs. Par ailleurs, la transversalité des compétences est scientifiquement discutée car la compétence transversale n’est pas liée à un objet précis, si elle peut sembler acquise lorsqu’elle est mobilisée sur un objet donné, le transfert n’est jamais assuré. Toutefois, inscrire certaines compétences transversales dans le profil de sortie peut contribuer à leur donner une visibilité lorsqu’il s’agit de compétences clés.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)