L’appropriation du problème par des élèves en sciences expérimentales lors d’une « démarche d’investigation ». Cas d’élèves français âgés de 14 ans.
Résumé
L
a méthode recommandée par les institutions françaises pour enseigner les sciences et la technologie dans le premier cycle du secondaire est « la démarche d’investigation ». Les textes institutionnels relatifs à cette démarche insistent, sans jamais l’expliciter, sur l’importance de l’appropriation du problème par les élèves. L’étude présentée dans cet article permet d’éclairer la notion d’appropriation telle qu’elle est mentionnée dans les documents officiels à travers le concept de dévolution. L’analyse s’effectue à la lumière de la théorie de l’action conjointe en didactique. La méthodologie repose essentiellement sur des films d’étude, réalisés lors de séances de classe en sciences de la vie et de la Terre et en sciences physiques et chimiques. Les analyses des résultats mettent en évidence que l’appropriation du problème semble être différente du concept de dévolution. Cependant, ces derniers semblent liés. En effet, la dévolution du problème est nécessaire à l’appropriation de celui-ci. Par ailleurs, le processus de dévolution semble être davantage du fait de l’enseignant que de l’élève. Ce processus s’adresse de façon collective à l’ensemble des élèves de la classe. À l’inverse l’appropriation du problème semble concerner plus particulièrement l’élève et de façon singulière. Ainsi, dans notre étude, le phénomène d’appropriation du problème par l’élève se manifeste lors d’un conflit cognitif entre des connaissances antérieures mal comprises et des nouvelles connaissances. Les concepts de dévolution et d’appropriation pourraient être les deux facettes d’un même processus : le processus de dévolution-appropriation.